Un événement mondialement reconnu
Lors de la Semaine Internationale du Diamant qui s’est déroulée au Diamond Exchange d’Israël (IDE), a eu lieu la plus importante négociation de ces dernières années. En effet, cet événement qui s’est tenu en février dernier, a été organisé en collaboration avec le Club des Diamantaires de New York ainsi que la Bourse du Diamant d’Anvers.
Le Président du Comité de l’Organisation de la Semaine Internationale du Diamant, Moti Fluck, a indiqué que cet événement a mobilisé près de 400 acheteurs de 24 pays différents dont la Turquie qui, malgré les tensions politiques qui règnent avec Israël, a été représentée par les responsables de la fabrication et de l’exportation de bijoux issus de l’industrie turque.
Tous les diamantaires d’Israël ainsi que les diamantaires des autres pays s’accordent sur le fait que cet événement a renforcé les liens internationaux entre les commerçants, ce qui aidera à la réalisation de ventes importantes dans les années à venir. Ce fut notamment le cas pour Ashwin Lodha, représentant de l’hôtel des ventes de Tokyo au Japon, qui a vendu une grande quantité de ses produits dont les tailles allaient de 0,10 carats à 10 carats. Il rapporte notamment que « en tant que première fois en Israël, cet événement a été l’occasion d’établir des liens importants avec diverses entreprises israéliennes ». Ainsi, il prévoit de débuter des ventes aux enchères en partenariat avec Israël.
Les Accords avec ALROSA
Pour Shmuel Schnitzer, le président du Diamond Exchange d’Israël (IDE), le clou de cet événement a été la signature d’un « Protocole d’Entente », (Memorandum of Understanding ) entre l’IDE et l’ALROSA, le géant minier russe du diamant qui produit à lui seul plus d’un quart des diamants dits de qualité « gemme » à travers le monde. L’importance de cet accord est telle que ce Protocole d’Entente a été signé à la Résidence Présidentielle du Président Israélien Reuven Rivlin.
Selon Schnitzer, « le principal objectif de cet accord est de renforcer l’industrie manufacturière d’Israël contribuant en parallèle à l’accroissement de l’offre des diamants bruts ».
Pour ALROSA il s’agit essentiellement d’avoir un droit d’accès aux échanges d’informations, aux expertises sur l’identification de nouveaux diamants et leur classement, ainsi qu’aux techniques de coupe et de polissage en cours de développement en Israël. En effet, Israël est reconnu mondialement pour ses techniques high-tech qui lui permettent de maintenir une compétitivité internationale. C’est pourquoi de nouvelles méthodes de tri de diamants ont été élaborées, permettant de détecter l’origine de ces derniers afin d’identifier les diamants synthétiques et les diamants traités.
Le Diamant et la Technologie
Cette Semaine Internationale du Diamant a également été l’occasion pour les visiteurs de découvrir les dernières technologies mises au point en matière de pierres précieuses. Une exposition DiamTech permettait alors de tester les dernières évolutions technologiques ainsi que des logiciels sophistiqués. Plusieurs entreprises ont pu présenter leurs avancées dont la société israélienne Shirtal DiaCam Ltd. qui a démontré son scanner permettant d’avoir des images et vidéos de haute qualité à 360 degrés pour la vente en ligne de diamants. La société Segoma Imaging Technologies, dont le centre de recherche et de développement se trouve en Israël, a démontré de son côté, son dernier système de photographie 3D relié à sa plate-forme de e-commerce pour faciliter les ventes internationales de diamants.
Les Diamants « améliorés »
Parmi les diamantaires israéliens présents à la Semaine Internationale du Diamant, Doron Kenig, qui appartient à la société David Lavy, s’est démarqué par sa spécialisation dans les techniques d’amélioration de la clarté et de la couleur des diamants. Selon lui, « si cette technique est connue aux États-Unis sous le nom de Yehuda, aujourd’hui, le plus éminent laboratoire de traitement au monde se situe ici, en Israël ».
Il précise que l’amélioration de la couleur et de la clarté d’une pierre suppose une haute pression et une haute température, appelée la technique HPHT qui permet de finir ce que la nature a commencé. Il est alors possible de produire des diamants fantaisie dans les palettes de couleurs les plus populaires. Evidemment, ces diamants ne valent qu’une infime partie de la valeur des diamants de couleur naturelle mais ils présentent toutefois une certification reconnue par le Gemological Institute of America (GIA), le laboratoire de gemmologie américain mondialement reconnu.
Néanmoins cette technique HPHT, qui ne remet pas en cause le côté naturel des diamants, suscite une certaine controverse dans l’industrie du diamant puisque ces diamants « améliorés » peuvent être confondus avec les diamants synthétiques. Car si les diamants synthétiques sont boycottés sur le marché diamantaire, les pierres dites « nettoyées » selon la technique HPHT sont beaucoup plus acceptées.