Le Diamant fait son Show
En mars dernier s’est déroulé à Bâle la seconde édition du Salon Mondial de l’Horlogerie et de la Bijouterie aussi appelé « Baselworld ». Il s’agit du seul salon au monde consacré exclusivement aux pièces d’horlogerie et aux bijoux de haute joaillerie.
Une situation difficile
Cette deuxième édition n’a pas été un franc succès dans la mesure où ce salon s’est déroulé deux semaines après le Salon du Diamant qui a eu lieu à Hong Kong. Ainsi, les visiteurs déjà présents lors de ce dernier show n’ont pas eu le temps de faire le déplacement jusqu’à Bâle et ont déjà réalisé des investissements intéressants lors de ce dernier salon.
Mais ce n’est pas la seule raison de ce manque d’affluence au show de Bâle. En effet, la conjoncture internationale actuelle n’est pas favorable pour ce genre de salon puisque les événements économiques et politiques tels que la campagne de lutte contre la corruption entamée par le gouvernement chinois, l’effondrement du rouble en Russie ou encore l’accélération des attaques terroristes à travers le monde jouent un rôle crucial sur un marché où la sécurité est de rigueur.
Si le Salon de Bâle a été peu fréquenté, de belles ventes ont été toutefois réalisées et ont concerné pour l’essentiel des acheteurs européens. Les acheteurs asiatiques étaient beaucoup moins présents que les années précédentes, de même que les indiens et les russes. Le problème actuel n’est pas le manque d’intérêt pour le marché des diamants mais plutôt une baisse de moral et d’humeur commune à tous les acteurs du marché. Les acheteurs et les investisseurs comme les diamantaires ne jouent pas toutes leurs cartes durant ces salons dont l’objectif est de se faire un nom, de repérer les bonnes affaires et de constituer un réseau sûr.
Un marché qui s’affirme
Cependant, si ces salons ont un taux de fréquentation en net recul par rapport aux années précédentes, le marché du diamant lui-même se porte plutôt bien et notamment du côté des diamants de couleur, appelés les diamants fantaisies. C’est ce que précise Eden Rachminov, l’un des plus grands diamantaires spécialisé dans les diamants de couleur depuis 1891 : « Au cours des dernières années, le taux des prix des diamants fantaisies est passé de 15% à 25% de moyenne annuelle« . Les acheteurs recherchent de plus en plus des diamants aux couleurs intenses et de haute qualité. Ces propos sont confirmés par Bruno Scarselli, de la Société Scarselli Diamonds à New York puisqu’il confie qu’il a réalisé plusieurs ventes importantes lors du Salon de Hong Kong ainsi qu’au Salon de Bâle.
En ce qui concerne le marché des diamants blancs, l’ambiance est à la prudence et à l’exigence. Les acheteurs et investisseurs recherchent la perfection en termes de qualité de taille, de proportions et de couleur quelle que soit la pureté de la pierre. En effet, s’ils sont intéressés par une pierre de pureté SI par exemple, c’est à dire une pierre dont les inclusions sont bien visibles à la loupe, ils investiront dans un diamant dont le SI est meilleur que les autres. Il en va de même pour la couleur des diamants. Si un diamant est D, c’est à dire dont la couleur est la plus blanche possible, alors la pierre la plus éclatante et la plus pure sera sélectionnée.
En termes de taille de diamant, c’est à dire la forme dont ils ont été taillés, une forte part du marché est destinée aux diamants de forme ronde. Mais les diamants blancs fantaisies sont aussi prisés des acheteurs et investisseurs et notamment les diamants en forme de cœur. C’est en effet ce que Gil Melamed, directeur général de Vulcan & Cie, a observé : « Cette ruée vers les diamants cœur a commencé depuis que Lady Gaga a affiché sa bague de fiançailles sertie d’un diamant en forme de cœur« . La star a ainsi posté de nombreuses photos sur les réseaux sociaux où elle met en lumière cette bague sertie d’un diamant en forme de cœur de plus de 8 carats. Il précise toutefois que les diamants en forme de poire et les diamants coussins connaissent un certain succès depuis quelques mois.
Ainsi, malgré une conjoncture internationale difficile, dont certaines règles économiques et politiques pourraient décrédibiliser le marché du diamant, la pierre précieuse reste une valeur sûre et un investissement plus que raisonnable sur le long-terme.