Des diamants surveillés
Lors du séminaire de l’Association des Diamants de Couleur Naturelle qui s’est déroulé à New York, de nombreux diamants verts du Zimbabwe ont été présentés aux acheteurs qui souhaitaient voir en priorité les certificats de ces diamants attestant qu’ils respectaient les règles établies par le Système du Processus de Kimberley.
En effet, le Zimbabwe a récemment connu la levée de l’embargo de ces diamants verts et de tous ses autres diamants. Depuis, certains pays sont réticents au marché du diamant du Zimbabwe. C’est notamment le cas des États-Unis qui dès 2003 avaient sanctionné le Président Robert Mugabe, président du Zimbabwe depuis 1987.
Néanmoins, l’Union Européenne, poussée par la Belgique, vient de lever ses interdictions sur les entreprises d’extraction de diamants du Zimbabwe.
Une couleur qui se raréfie
Ainsi, ce séminaire s’est avant tout concentré sur l’importance des certificats validés par le Processus de Kimberley qui doivent impérativement accompagner la vente des diamants verts et des autres diamants en provenance du Zimbabwe.
Par ailleurs, le constat qui a été fait est sans appel. Les diamants verts de couleur naturelle sont de plus en plus rares. De ce fait, le Zimbabwe détient à lui seul plus de la moitié de la production mondiale de diamants verts, devant la Guyane et le Brésil. La production ne cesse de croître et doit son essor à l’exploitation grandissante réalisée dans la région de Marange.
De ce fait, les prix des diamants verts s’envolent et ce succès fulgurant est apparu dès la fin de l’année 2014 avec les différents événements reconnus à travers le monde. Ainsi, de nombreuses célébrités ont arboré des parures d’émeraudes toutes plus belles les unes que les autres. Cet engouement pour le vert s’est propagé au marché des diamants verts qui suppose un contrôle strict pour éviter la libre circulation des diamants traités.
Une vigilance de tous les instants
C’est pourquoi ce séminaire a permis de préciser les caractéristiques des diamants verts autorisés par le Processus de Kimberley ainsi que les sanctions adoptées lors de la possession et de la revente de diamants verts traités, sur le marché du diamant Américain. Les diamantaires et bijoutiers américains ont donc pu prendre conscience des risques qu’ils encourent s’ils commercialisent des diamants en provenance du Zimbabwe. En revanche, une question persiste. En effet, comment s’assurer de la provenance des diamants verts une fois qu’ils ont été taillés et polis ? Car ce processus de taille et de polissage permet d’obtenir une pierre proche de la perfection en termes de taille, de poids et de couleur. Si les pierres de couleur présentent des teintes et des nuances différentes selon leur pays d’origine, une fois taillées et polies il est difficile d’établir leur provenance sans certificat.
Toutefois, les gemmologues sont à même de reconnaître les Diamants Verts du Zimbabwe car ils présenteraient une teinte jaune grisâtre que l’on ne retrouve pas dans les diamants verts issus du Brésil par exemple.
Enfin, les risques concernant le marché des diamants verts sont encore limités puisque les diamants verts de couleur naturelle sont essentiellement destinés aux collectionneurs étant donné leurs prix onéreux. Mais ce séminaire aura une nouvelle fois prouvé aux acteurs du marché du diamant qu’ils doivent rester vigilants.